Des difficultés à visionner les images ?
Rechargez la page dans votre navigateur.
Oh la la, voilà bien longtemps que je n’avais pas vu Alain, mon ami astrophysicien.
Je passe fin janvier lui présenter mes vœux et lui demande ses prochains voyages. Il m’annonce qu’il part en mission au Chili dans le désert d’Atacama en plein milieu de la cordillère des Andes.
À ce moment-là il se produit un truc complètement dingue !
Je n’en croyais pas mes oreilles et lorsque j’ai compris qu’il ne plaisantait pas, j’ai commencé à y croire…
Et enfin lorsqu’il me dit que cela lui faisait plaisir aussi, alors là je n’avais plus aucune hésitation…
Mon arrivée sur l’observatoire a été spectaculaire.
J’avais l’impression d’arriver sur Mars.
Une étendue de désert à perte de vue à 2400m d’altitude…
Je retrouve Alain qui était déjà sur place depuis 2 jours. On se saute dans les bras, on n’y croit pas nous-mêmes.
Je fais la connaissance de ses collègues du CNES ET du CNRS, tous très sympas. Mégane, Salomé, Fred. Il y a aussi Adrien le fils d’Alain.
Je suis vraiment bien accueillie et trop fière de faire partie de cette équipe de scientifiques.
Alain n’était pas venu voir son télescope depuis 2019. Ils ont beaucoup à faire pour le maintenir en état. Son boulot ici consiste à observer les étoiles qui explosent, lorsque cela se produit, il a 40 secondes pour tout analyser et filmer. Ses conclusions serviront plus tard à un autre maillon de cette superbe chaîne de chercheurs. Mais comme cela ne se produit pas souvent, entre-temps il répare son vélo 😉
Je commence à prendre mes marques et à me promener seule sur l’observatoire sans jamais perdre de vue les coupoles.
Ce qui me frappe chez eux, c’est leur lenteur, j’essaie de me caler à leur rythme. Je ne connais pas cela. Pour moi chaque seconde compte dans mon emploi du temps surchargé. Et je mesure à quel point je suis bien trop speed et que mon corps avait besoin de prendre son temps.
C’est le moment d’ouvrir mes carnets pour écrire et entamer ce roman de 600 pages de Nicolas Mathieu « Leurs enfants après eux ».
On me confie même une mission : faire une chaussette ajustée pour ce petit télescope dans lequel j’ai pu observer le soleil se déformer et se coucher.
À la nuit tombée c’est une pluie d’étoiles et la voie lactée qu’on ne se lasse pas de regarder tant le ciel est pur, c’est extraordinaire de beauté.
Le gros de leur boulot est bien sûr la nuit, ils travaillent dans le « shelter » (ancien conteneur aménagé lors de la livraison du télescope) et dans le « sarco » (pièce à ciel ouvert pour le télescope) et je comprends assez vite pourquoi ils carburent aux « Chocapic »… Et qu’Alain se gave régulièrement de biscuits « Prince » pour rester en alerte…
Derrière ces tronches se cachent des âmes de gamin. Dimanche Fred, nous a emmenés en balade à 2 h de l’observatoire. De chaque côté de cette route emblématique, la Panaméricaine qui longe l’Amérique du Sud au nord, c’est le désert d’Atacama, on croise beaucoup de petits renards, d’ânes sauvages et quelques lamas.
Nous visitons un petit village minier totalement désertique. Les maisons y sont pourtant bien entretenues et repeintes régulièrement de coloris vifs et joyeux.
On jurerait un décor de cinéma.
Aujourd’hui c’est le dernier jour de Muriel ma collaboratrice et amie, depuis l’autre bout de la terre, ma gorge se serre d’un seul coup, je n’aime pas que les choses se finissent.
Je profite de cette semaine pour méditer, marcher, écrire, lire… Ne pas trop penser… Être dans l’instant présent.
Je remercie Alain pour ce cadeau inespéré qu’il m’a fait de vivre cette expérience unique.