Ce matin en me brossant les dents, je ne regarde pas de la même façon la photo de Jane accrochée au mur de ma salle de bain.
Tout le monde aimait Jane Birkin. J’imagine que comme moi, chacun devait la considérer de près ou de loin comme faisant partie un peu de sa famille.
Quel pouvoir incroyable ! Un jour maman me racontait qu’elle avait beaucoup pleuré lorsque Bourvil est mort. Comme un père qu’elle aurait perdu, je comprends tellement.
Moi-même depuis longtemps je reconnais dans certaines figures du cinéma français des oncles, des tantes, des grands-mères…
Edith Piaf a toujours été une arrière-grand-mère, Jean-Gabin mon papy, Jeanne Moreau et Lino Ventura mes cousins et cousines, Romy et Véronique Sanson mes frangines proches.
J’ai une infinie tendresse pour eux, de l’admiration bien sur pour leur talent mais véritablement de la tendresse.
Je me retrouve dans leurs gouailles, leur parcours pas faciles pour entrer dans ce monde du cinéma des années 50 et 70 qui m’est si cher. Tous renaissaient d’une France brisée ou l’argent ne coulait pas
à flot, ou rien n’était acquis dans un cinéma qui restait à inventer… Tous doivent leur succès à leur charisme, à leurs rencontres, et bien sûr, à la chance aussi.
Lino et Gabin étaient destinés à être boxeur. Avant de devenir la talentueuse chanteuse à voix que l’on connait la môme Piaf a passé une grande partie de sa jeunesse dans la misère de Belleville.
C’est tout cela que je ressens dans mes tripes quand je les entends ou que je les vois, et s’empare de moi une vive émotion qui ne tarit jamais.
Pour être au plus près d’eux, je pose çà et là dans la maison, leurs portraits, sur une table, mon bureau, un mur… ils ne me quittent pas vraiment.
Mais j’en reviens à mon petit hommage à Jane, qui, en choisissant un jour un canapé Family de chez nous m’a fait un immense plaisir. Sa fille, Lou, l’a imitée.
Quelle fierté de savoir que mes créations sont des chez des personnes qui ont été des icones de mode.
Merci à cette famille empruntée et à tous ceux que je n’ai pas pu citer…